Aphanomyces Prédire le potentiel infectieux de la parcelle avant d'implanter un pois
Terres Inovia recommande d’effectuer un test prédictif d’évaluation du risque aphanomyces, responsable de la pourriture racinaire du pois et d'autres protéagineux, avant de choisir ses cultures afin de sécuriser les rendements et éviter la multiplication de l’inoculum.
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Aphanomyces euteiches est un pathogène du sol responsable de la pourriture racinaire du pois et d’autres légumineuses telles que la lentille, la gesse, certaines variétés de vesce et de trèfle blanc. Terres Inovia prévient que ce champignon est fréquent dans les sols français à des niveaux variables, disséminé par foyers. Un test simple et fiable permet de prédire le risque Aphanomyces de ses parcelles, leur potentiel infectieux (PI). Il constitue, selon l’institut, la première étape de l’itinéraire de la culture du pois. « Il serait en effet dommage de se priver d’une tête d’assolement rentable dans les parcelles indemnes ou faiblement infestées, ou au contraire, de subir de fortes pertes en parcelles fortement infestées. »
Le champignon se conservant 10 à 20 ans dans le sol, le test doit être réalisé dans toutes les parcelles où une culture sensible, notamment le pois et la lentille, a été cultivée au moins une fois au cours des 20 dernières années. Il n’est pas nécessaire dans les sols très riches en calcaire (craie et cranettes) peu réceptifs à aphanomyces sauf si la charge en pois est très importante.
Le test peut être réalisé à tout moment de l’année mais le faire dès l’été ou le printemps précédent autorise la modification de l'assolement ou du choix du type de pois entre hiver et printemps si nécessaire. En effet, « sur pois d’hiver, la nuisibilité d’Aphanomyces est beaucoup moins importante que sur pois de printemps. Les températures fraîches étant défavorables à la maladie au début du cycle du pois d’hiver, les premières attaques sur le système racinaire ont lieu le plus souvent courant floraison. C’est pourquoi on n’observe pas de symptômes aériens sur pois d’hiver en parcelles infestées. Cependant, les racines peuvent multiplier l’inoculum. »
Le résultat du test est exprimé selon une échelle de 0 (pathogène non détecté dans l’échantillon) à 5 (échantillon fortement infecté). « Si le PI est inférieur à 1, la parcelle étant faiblement infestée, la culture de pois d’hiver ou de printemps est possible. Si le PI est compris entre 1 et 2,5, la parcelle est infestée, la culture du pois de printemps est fortement déconseillée. Toutefois, le pois d’hiver peut être cultivé puisqu’il échappe partiellement à la maladie. La culture du pois de printemps comme d’hiver est en revanche fortement déconseillée si le PI est supérieur à 2,5. » Terres Inovia conseille alors de remplacer le pois par une autre légumineuse (féverole, lupin ou soja) résistante et non multiplicatrice du pathogène lorsque cela est possible.
Le PI d’une parcelle diminue au cours du temps, d’autant plus rapidement que la parcelle est faiblement infestée. « Pour préserver ou améliorer l’état sanitaire du sol, respecter les fréquences de retour du pois de 5 à 6 ans minimum, alterner pois et féverole ou lupin quand cela est possible, choisir les légumineuses de la rotation (en culture principale ou intermédiaire) en tenant compte du PI du sol. »
Des recherches sont en cours pour améliorer la gestion du risque Aphanomyces par la combinaison de plusieurs méthodes de lutte. Des avancées significatives ont été obtenues ces dernières années en génétique et sélection.
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